L’ascension du Mont Blanc :
De nos jours, ce sommet accueille des centaines d’alpinistes par an et est considéré faussement comme une ascension longue mais facile pour peu que l’on soit bien entraîné et habitué à l’altitude. Cette impression est renforcée par le fait que lorsqu’on se trouve à l’aiguille du Midi, par beau temps, le mont Blanc peut paraître comme « une aimable colline enneigée », 1 000 mètres plus haut.
Cependant, chaque année, le massif du mont Blanc fait de nombreuses victimes (5 à 7 par an rien que par la Voie Royale). C’est une course qui nécessite d’avoir un minimum de connaissances de la haute montagne et qui ne doit pas être faite sans être accompagné par un guide ou pour le moins par une personne compétente, ni sans un équipement adéquat[10]. Il s’agit d’une course réellement longue qui présente des passages délicats comme le couloir du Goûter avec des chutes de pierres ; de plus, une nuit dans le refuge est une condition minimale pour s’habituer à l’altitude et être moins exposé au redoutable mal aigu des montagnes qui peut entraîner la mort.
Preuves de cette difficulté, 120 interventions ont été réalisées en 2006 par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) dont 80% pour épuisement (mauvaise préparation physique, manque d’acclimatation) ; 30% des alpinistes présentent des blessures (gelures, blessures par crampons, troubles liés à l’altitude) lors de leur retour au refuge. Le taux de réussite est de 33% seulement sans l’aide d’un professionnel (50% avec)[10]. En cas de dégradation des conditions climatiques, il faut impérativement rebrousser chemin.
L’ascension demande une technique spécifique en alpinisme qu’il ne faut pas négliger : préparation de fond 3 mois avant le départ, usage des crampons et piolet, progression avec encordement, acclimatation à l’altitude[10]. Malgré tout cela, 2 000 à 3 000 personnes réussissent l’ascension chaque année.
Les différents itinéraires pour l’ascension du Mont Blanc : cliquez ici
Quelles sont les contre-indications à l’ascension du Mont Blanc ?
Elles sont trés limitées, si on excepte les tranches d’âge extrêmes, les affections aiguës incompatibles avec un effort prolongé, ou les maladies nécessitant une surveillance médicale attentive. Il ne faut pas suivre aveuglément l’exemple de ces jeunes asthmatiques ou de cancéreux trés affaiblis qui ont tenté (sans toujours réussir) l’ascension du Mont- Blanc.
Quel type de préparation faut-il conseiller ?
Cette ascension, réputée facile, ne réclame pas des qualités techniques particulières, encore faut-il savoir cramponner correctement sur la neige durcie, ce qui évitera les plaies profondes par coups de crampons.
L’endurance est le meilleur gage de réussite. Il est primordial d’orienter la préparation vers des exercices prolongés, d’intensité modérée, si possible par des marches sur des terrains accidentés. Ce sera également l’occasion de se familiariser avec l’équipement personnel (chaussures rigides) et le matériel (sac à dos).
Quels sont les risques encourus au cours l’ascension du Mont-Blanc ?
Les chutes de pierres sont relativement rares, sauf dans le sinistre couloir du Goûter, qu’il faut éviter de traverser après le dégel.
Lorsque le vent est violent sur l’arête sommitale, les gelures du visage sont fréquentes. Elles ne présentent pas de caractère de gravité contrairement aux gelures des extrémités. Les gelures superficielles de la cornée se traduisent pas un flou visuel. Elles peuvent être prévenues par le port d’un masque. L’hypothermie est le propre des alpinistes égarés ou des sujets épuisés ou malades.
Le Mal aigu des Montagnes (M A M) est la manifestation d’un oedème cérébral débutant, associé à une rétention hydrique. Il survient au delà d’un délai de 6 heures, à une altitude de plus de 3000 m.
Il se caractérise par :
– des céphalées dans 96 % des cas
– une insomnie dans 70 % des cas
– une perte d’appétit dans 38 % des cas – des nausées dans 35 % des cas
Cette « mal adaptation » peut également se traduire par des oedèmes localisés aux yeux, à la face, aux mains et aux chevilles. Dans les Alpes, les complications graves, (oedèmes pulmonaire et cérébral de haute altitude) ne sont observées qu’exceptionnellement sur des sujets immobilisés au delà de 4000 m.
La conséquence de ce M.A.M, qui survient le plus souvent au petit matin au refuge du Goûter (3900 m), rend impossible la poursuite de l’ascension ou bloque le sujet volontaire à la hauteur du refuge Vallot ( 4365 m).
Généralement, ces signes sont peu graves et disparaissent dès le retour à une altitude plus basse.